Pourquoi travaillons-nous ?

Par Yves Bongiorno, conseiller confédéral de la CGT

Nous sommes cinq militant(e)s CGT (*) qui, à partir d’engagements et de responsabilités divers, ont porté leurs regards sur le travail. Le mien s’inspire de tranches de vie. Nous avons eu des surprises, la première étant que des salariés exprimant un mal-vivre faisaient pourtant tout pour aimer leur travail. S’il est vrai que leur dépendance à l’égard de l’employeur que l’on appelle « lien de subordination » est bien réelle, il serait réducteur de considérer le travail comme l’exécution machinale d’ordres. Dans toutes les circonstances, le travailleur se faufile dans des espaces de liberté qu’il s’aménage, agrandit, pour que son humanité puisse s’exprimer, vers une émancipation. Ces espaces proviennent pour la plupart d’une différence entre ce qu’on lui demande de faire et la réalité du travail qu’il doit réaliser pour que « cela marche ». Travailler, c’est faire face aux variables quotidiennes. S’il n’y avait pas d’intervention intelligente, rien ne fonctionnerait.

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